

En à peine quatre mois d’existence, l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), le parti du président Brice Clotaire Oligui Nguema, a réalisé un tour de force en remportant une majorité absolue écrasante à l’Assemblée nationale. Avec 101 sièges confirmés par la Cour constitutionnelle, l’UDB a balayé l’ancien ordre politique, incarnant une reconfiguration radicale du pouvoir au Gabon.
Samedi dernier, la proclamation des résultats officiels des législatives des 27 septembre et 11 octobre a mis fin au suspense. Le triomphe de l’UDB est sans appel. Fondé lors d’une assemblée générale le 5 juillet dernier, le parti présidentiel s’est imposé comme la première force politique du pays, reléguant le Parti Démocratique Gabonais (PDG) à un modeste groupe de 17 députés.
L’effet « parti présidentiel » à plein régime
Cette ascension fulgurante s’explique en grande partie par son alignement direct avec le chef de l’État. Créée pour soutenir son action et transformer la transition militaire en un projet politique durable, l’UDB a bénéficié de l’élan populaire qui a suivi les événements du 30 août 2023.
Le président Oligui Nguema, en se présentant comme le « bâtisseur » d’un Gabon nouveau, a su capitaliser sur un profond désir de changement et de rupture avec les anciennes pratiques.

La campagne éclair a mobilisé des milliers de sympathisants, dont de nombreux membres du gouvernement et d’anciens cadres du régime déchu, séduits par la promesse d’inclusivité et de développement.
Le slogan « Ensemble bâtissons le Gabon nouveau, digne d’envie » a résonné auprès d’un électorat en quête de justice sociale et de démocratie.
Une majorité absolue aux pleins pouvoirs

Avec 101 députés, soit près de 70% de l’hémicycle, l’UDB dispose d’une marge de manœuvre exceptionnelle. Cette « vague verte » lui donne les coudées franches pour prendre le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale ainsi que des commissions clés.
Elle pourra de ce fait adopter sans entrave les lois nécessaires à la mise en œuvre des réformes promises durant la transition et engager les chantiers institutionnels majeurs.
Cette victoire écrasante consolide la position du président Oligui Nguema et lui confère un puissant mandat populaire pour mener à bien son agenda, axé sur la refondation des institutions, la relance économique et la lutte contre la corruption.

Si ce triomphe ouvre la voie à une stabilité politique inédite pour la période de transition, il soulève également des questions sur la vitalité du débat démocratique.
Avec une opposition parlementaire considérablement affaiblie, le principal défi de l’UDB sera de prouver, comme le craignent certains observateurs, qu’elle est un véritable outil au service du renouveau promis à la nation gabonaise.



